Entretien avec un membre de notre équipe Frensche, assistant logistique

Bonjour Frensche, pourriez-vous svp vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Hulumba Kaboko Frensche, Congolais, père d’une fille. J’habite la commune de Lingwala et je connais Antoine et Marie-Hélène depuis 2011.

Quel rôle jouez-vous chez JauneCongo ?

Je suis assistant logistique. En gros la logistique, c’est aider les autres à mieux réaliser leurs tâches. Pour la vente, je supervise les confectionneurs de paniers et les livreurs. Je m’occupe aussi  de la préparation de la vente (vérification du matériel et des outils, formation des équipes).

Comment voyez-vous l’avenir pour JauneCongo et vous-même?

J’aspire à ce que JauneCongo puisse continuer de s’agrandir et atteindre un nombre élevé de clients Congolais.

En ce qui me concerne, je souhaite l’avancement de JauneCongo, car cela occasionnerait encore une amélioration des conditions de vie de ses travailleurs.

Notre environnement

Pour vous livrer, Chers clients, dès 5h les vendredis matins, nos 6 livreurs parcourent les rues kinoises jusqu’à la gare centrale, Masina, UPN ou Mimosa.

Choisir une route pas trop dangereuse, mais en bon état pour ne pas « secouer » les légumes n’est pas toujours évident. Pour limiter les risques d’accident, nous obligeons nos livreurs à circuler le plus possible « en interne ». C’est à dire dans les rues secondaires et éviter ainsi les grands axes à 8 voies. Cela permet également d’éviter certains embouteillages. Bien que souvent les véhicules quittent un des boulevards pour fuir un embouteillage et inondent les avenues secondaires. Il faut savoir quel autre itinéraire choisir, sans se perdre..

Si circuler à moto permet la plupart du temps de se frayer un chemin parmi les embouteillages les plus denses, parfois même les piétons ne passent quasi plus. Savoir faire demi-tour au bon moment, c’est tout un art. C’est indispensable en effet pour nos livreurs de toujours rouler, car une fois immobilisés dans un amas de véhicules, les légumes ont très vite chauds. Il faut également connaitre l’emplacement des roulages, ces policiers de la route avec lesquels les contrôles ne sont pas toujours de tout repos.

Les rues kinoises,  des corridors étroits ou des artères sans fin, présentent de nombreux défis et chaque journée de livraisons apporte son expérience. Avec les temps, les progrès sont là et les livraisons se font de manière plus fluide!

Production de plants

Il existe deux façons de produire des tomates: la première, celle qui est habituellement suivie au Congo, consiste à acheter des semences qui seront semées sur une surface réduite appelée pépinière. 3 à 4 semaines après le semi, les plants de la pépinière sont alors arrachés pour être repiqués à leur place définitive dans les champs. Ces plants vont alors pouvoir se développer mais il leur faudra 1 à 2 semaines pour reprendre leur croissance, le choc de leur arrachage et de leur repiquage à un autre endroit les empêchant de le faire immédiatement. La deuxième façon de faire consiste à semer les graines de tomates dans des petites mottes de terres individuelles. 3 à 4 semaines après semi ces petites mottes sont alors plantées. Contrairement à la technique précédente, celle-ci limite le choc du à l’arrachage et au repiquage des plants, leurs permettant de poursuivre leur croissance sans interruption. Ceci apporte des grands avantages en terme de temps et de production.
Dans les pays où le maraîchage est plus développé, certains producteurs se sont spécialisés dans la production de plants et la plupart des maraîchers se fournissent chez eux plutôt que d’acheter des semences. Ici en RDC, il n’y a pas de producteur de plants et tous les maraîchers sont contraints d’acheter des semences.
Ces derniers mois, nous avons donc concentré nos recherches sur la production de plants de qualité. La principale difficulté consistait à trouver le mélange nous permettant de fabriquer des mottes, aucun terreau spécifique n’étant disponible dans la région. Les mottes doivent être aérées, bien retenir l’eau et contenir les éléments nécessaires au premiers stades de croissances des plants, mais aussi résister plusieurs semaines sans s’effriter. De nombreux essais nous ont permis de trouver un mélange efficace: compost, sciure et guano. Parallèlement nous avons construit et testé des presses-mottes nous permettant de mettre en forme ces mottes avant de les ensemencer. Ceci nous a permis de commencer la production de plants de tomates et de choux au mois d’octobre et nous visons à étendre cette technique à d’autres légumes comme les choux-fleurs, les choux rouges ou le basilic par exemple. Visitez notre ferme pour en découvrir davantage!